Actualité 25.04.2025
L'Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) a publié son rapport sur le marché des bois tropicaux pour la première quinzaine d'avril 2025.
L'un des principaux sujet concerne le secteur français du bois-construction et rénovation qui reste confronté à une crise persistante, comme l’indique la dernière édition du Memento 2024-2025 publiée par l’institut FCBA. Le rapport souligne une chute de 14 % des mises en chantier par rapport à 2023, année déjà marquée par un net recul, tandis que l’incertitude politique et économique continue de freiner l’investissement et le redémarrage du secteur, malgré les premiers signes de baisse des taux d’intérêt. Les prix du bois sur pied, bien qu’en diminution depuis 2022, demeurent supérieurs aux niveaux d’avant-crise. Toutefois, le Memento affiche un optimisme à long terme, soulignant que le bois joue un rôle central dans les objectifs climatiques français (séquestration carbone, substitution), et que les professionnels du secteur, soutenus par l’État, poursuivent leurs efforts pour garantir la durabilité et le développement des ressources forestières.
Les autres sujets concernent :
La relance immobilière chinoise pour soutenir l'économie. Face au ralentissement économique, Pékin a lancé une série de mesures destinées à stabiliser le marché immobilier et à stimuler la consommation. Parmi elles figurent l’augmentation de la construction de logements abordables, la transformation des villages urbains, l'achat de logements invendus par les autorités locales, ainsi que des politiques fiscales incitatives et une baisse des taux d'intérêt pour les prêts immobiliers. Ces efforts interviennent dans un contexte où la demande en bois pour la construction reste déterminante pour le marché international, la Chine étant l'un des principaux importateurs mondiaux de bois tropicaux. Cette politique vise notamment à relancer la demande en matériaux de construction, dont les bois tropicaux utilisés dans les chantiers chinois, mais l’effet sur le commerce extérieur reste à observer à court terme.
La hausse des redevances forestières et domination des sciages à l’export au Ghana. Le Ghana a conclu un accord entre les autorités forestières, les chefs traditionnels et l'industrie du bois pour relever les redevances de coupe, avec une hausse immédiate de 30 % en avril 2025, qui atteindra 70 % d'ici deux ans. Cette révision s’inscrit dans un contexte de croissance modérée des exportations : en janvier 2025, les sciages séchés à l’air représentaient 60 % des exportations de produits bois (12 440 m³ sur 20 594 m³), avec une progression de 6 % par rapport à janvier 2024. Le sciage séché à l’air a généré 5,1 millions d’euros de recettes ce mois-là, principalement à destination de l’Inde (85 % des volumes) et du Vietnam (8 %). Ce choix du sciage séché à l’air, en tête des exportations depuis plusieurs années, s’explique par le coût élevé du séchage artificiel, peu répandu au Ghana faute d'infrastructures suffisantes. Mais le pays doit aussi faire face à un nouveau défi : l’instauration par les États-Unis d’une taxe de 10 % sur ses exportations, qui menace sa compétitivité sur les marchés internationaux, d’où l’appel des industriels à renforcer les politiques de contenu local et à diversifier les partenaires commerciaux.
En Malaisie le secteur meuble est fragilisé par les tarifs américains. Avec 60 % de ses exportations de meubles destinées aux États-Unis, la Malaisie subit de plein fouet le relèvement à 24 % des droits de douane américains. Cette hausse a conduit nombre d’importateurs américains à demander le report des livraisons, tandis que les fabricants malaisiens hésitent à absorber tout ou partie du surcoût, incertains de pouvoir le répercuter sur les prix finaux. En 2024, la Malaisie avait exporté pour RM 198,65 milliards de produits du bois vers les États-Unis, soit une part significative des RM 1 508 milliards d’exportations globales. Face à cette situation, le gouvernement malaisien envisage de diversifier ses marchés et de renforcer ses chaînes d'approvisionnement, tout en cherchant à dialoguer avec Washington via l'accord-cadre de commerce et d'investissement américano-malaisien.
L'alerte maximale pour les industriels du meuble en Indonésie. En Indonésie, la situation est critique pour les producteurs de meubles et d’articles d’artisanat, avec un tarif américain de 32 % sur les exportations du secteur. Les États-Unis absorbent 53 % des exportations indonésiennes de meubles, soit environ 2,2 milliards de dollars par an. La crainte est grande de voir les acheteurs américains se tourner vers d'autres fournisseurs, comme la Malaisie ou le Mexique. Le gouvernement indonésien envisage d’accroître ses importations de produits américains pour réduire le déficit commercial, qui atteint 18 milliards de dollars avec les États-Unis. Il a également prévu d’envoyer une délégation à Washington pour tenter de négocier une réduction des droits.
Une croissance à double tranchant au Vietnam. Le Vietnam a connu un solide début d’année 2025 avec 3,95 milliards de dollars d’exportations de bois et produits bois (W&WP) au premier trimestre, en hausse de 12 % sur un an. Les exportations vers les États-Unis ont atteint 2,07 milliards de dollars, représentant 53 % du total. Mais l’imposition soudaine d'un tarif de 46 % sur les exportations vietnamiennes de produits bois menace ces performances. Le secteur est majoritairement composé de PME, souvent familiales, vulnérables aux fluctuations du marché. Face à ce choc, certaines entreprises cherchent à diversifier leurs marchés vers le Japon, l’Europe ou l’Australie, tandis que d’autres appellent à une intensification des négociations entre Hanoï et Washington. Le Vietnam cherche également à augmenter ses importations de bois américains (grumes, sciages, placages) pour rééquilibrer les échanges.
Le Metropol Parasol en Espagne, une prouesse architecturale en bois. À Séville, le Metropol Parasol, considéré comme la plus grande structure en bois du monde, incarne le potentiel du matériau dans les projets architecturaux ambitieux. Surnommé "les champignons de Séville", cet édifice monumental s'étend sur 150 mètres de long et 70 mètres de large, avec une hauteur de 26 mètres. Conçu par l’architecte Jürgen Mayer, il utilise du bois lamellé-collé, une technologie qui séduit de plus en plus dans la construction moderne.
Le paradoxe du contreplaqué aux États-Unis. Malgré les politiques protectionnistes, les importations américaines de contreplaqué de feuillus ont atteint leur plus haut niveau depuis plus d’un an. Cette hausse révèle les besoins structurels du marché américain, qui reste dépendant de l’offre extérieure pour certains produits.