L'approche annoncée porte à la fois sur l'offre et sur la demande. Elle introduit des mesures relatives à une coopération internationale renforcée avec les parties prenantes et les États membres, à la promotion des financements durables, à une meilleure utilisation des terres et des ressources, à une création d'emplois et une gestion de la chaîne d'approvisionnement durables, ainsi qu'à une recherche et à une collecte de données ciblées. Elle lance également une évaluation relative aux mesures réglementaires qui pourraient être prises pour minimiser l'incidence de la consommation de l'UE sur la déforestation et la dégradation des forêts.
L'approche européenne ambitieuse exposée est une réponse à la destruction massive et continue des forêts de la planète; une superficie de 1,3 million de kilomètres carrés a été perdue entre 1990 et 2016, soit environ l'équivalent de 800 terrains de football par heure. Cette déforestation résulte principalement de la demande de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux, de biocarburants, de bois et d'autres produits de base.
Les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation constituent la deuxième cause du changement climatique. La protection des forêts est donc un élément important de notre responsabilité quant au respect des engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris. D'un point de vue économique et social, les forêts fournissent les moyens de subsistance d'environ 25 % de la population mondiale et sont également le symbole de valeurs culturelles, sociétales et spirituelles irremplaçables.
La communication adoptée a un double objectif : d'une part, protéger et améliorer la santé des forêts existantes, en particulier les forêts primaires, et d'autre part, accroître sensiblement la surface forestière au niveau mondial, en garantissant son caractère durable et biodiversifié.
La Commission Européenne a défini cinq priorités:
- réduire l'empreinte de consommation de l'UE sur la terre et encourager la consommation de produits issus de chaînes d'approvisionnement sans déforestation dans l'UE;
- travailler en partenariat avec les pays producteurs afin de réduire les pressions sur les forêts et de parvenir à une coopération au développement ne contribuant pas à la déforestation;
- renforcer la coopération internationale pour mettre un terme à la déforestation et à la dégradation des forêts et encourager la restauration des forêts;
- réorienter le financement vers des pratiques d'affectation des sols plus durables;
- veiller à la disponibilité et à la qualité des informations sur les forêts et les chaînes d'approvisionnement des produits de base, faciliter l'accès à ces informations et soutenir la recherche et l'innovation.
Des actions visant à réduire la consommation de l'UE et à encourager l'utilisation de produits issus des chaînes d'approvisionnement sans déforestation seront examinées dans le contexte d'une nouvelle plateforme pluripartite sur la déforestation, la dégradation des forêts et la régénération des forêts, qui réunira un large éventail d'acteurs concernés. La Commission encouragera également la mise en place de systèmes de certification renforcés pour les produits qui ne participent pas à la déforestation et elle étudiera d'éventuelles mesures législatives axées sur la demande et d'autres mesures d'incitation.
La Commission travaillera en étroite collaboration avec les pays partenaires pour les aider à réduire les pressions qui s'exercent sur leurs forêts et elle veillera à ce que les politiques de l'UE ne contribuent pas à la déforestation et à la dégradation des forêts.