Actualité 27.06.2022
Dans l’édition 2022 de La Situation des forêts du monde, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définit trois solutions forestières : mettre fin à la déforestation et restaurer les terres dégradées ; développer l’agroforesterie ; utiliser les forêts sur un mode durable et créer des chaînes de valeur respectueuses de l’environnement.
« La poursuite équilibrée et simultanée de ces objectifs touchant les forêts peut aider à endiguer les crises auxquelles l’humanité et la planète sont confrontées, tout en engendrant des atouts économiques durables, en particulier dans les communautés rurales (souvent isolées) », résume le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu dans son avant-propos à ce rapport, présenté à l’occasion du XVe Congrès forestier mondial qui s'est tenu à Séoul du 2 au 6 mai.
Les solutions sont proposées « en retenant l’idée que l’interdépendance des crises planétaires est porteuse de vastes implications économiques, sociales et environnementales qui n’admettent de solutions que si on les aborde dans leur totalité », ajoute M. Qu.
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Pas d’économie saine sans une planète en bonne santé
L’argumentaire développé dans le rapport est le suivant :
Les sociétés pourraient faire un meilleur usage des forêts et des arbres en vue de préserver la biodiversité, de mieux assurer le bien-être humain et de dégager des revenus, en particulier chez les populations rurales affirme le rapport, en ajoutant qu’il « ne saurait y avoir d’économie saine sans une planète en bonne santé ».
RICHESSE EN SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES FORESTIERS, PAR HABITANT, 1995-2018
En effet, Les sociétés bénéficient des forêts et en sont fortement dépendantes. On estime que plus de la moitié du produit intérieur brut mondial (84,4 billions USD en 2020) dépend modérément (31 billions USD par an) ou fortement (13 billions USD par an) des services écosystémiques, y compris ceux fournis par les forêts. La richesse représentée par certains services écosystémiques forestiers (loisirs et chasse, habitat, fourniture de produits forestiers non ligneux et services liés à l'eau) est estimée à 7 500 milliards USD, soit 21 % de la richesse totale en actifs terrestres et environ 9 % du produit intérieur brut mondial. L'absence de stock d'actifs naturels dans la comptabilité des richesses nationales risque d'entraîner des erreurs de politique, un déclin des actifs naturels étant susceptible d'affecter d'autres actifs à plus long terme. Des efforts sont en cours pour améliorer les estimations de la valeur de la nature, y compris des forêts. On estime qu'environ 33 millions de personnes - 1 pour cent de l'emploi mondial - travaillent directement dans le secteur forestier formel et informel. Le secteur a contribué (directement, indirectement et de manière induite) à plus de 1 520 milliards USD au produit intérieur brut mondial en 2015.
Cependant, les investissements actuels dans les forêts se situent très en deçà des besoins. Selon une estimation, la somme des financements des solutions forestières doit être triplée d’ici à 2030, et multiplié par quatre d’ici à 2050, pour que le monde atteigne les objectifs de neutralité en matière de climat, de biodiversité et de dégradation des terres, sachant que les besoins de financement pour la seule création de forêts et leur gestion sont estimés à 203 milliards de dollars par an d’ici à 2050.
FINANCEMENT DE L’ACTION CLIMATIQUE – LE SECTEUR DES FORÊTS
INVESTISSEMENT SUPPLÉMENTAIRE REQUIS DANS LES SOLUTIONS FORESTIÈRES DANS LE CADRE D'UN SCÉNARIO «ACTION IMMÉDIATE»