Actualité 14.04.2023
Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), a tenu le 12 avril 2023 une conférence de presse sur la conjoncture et l'emploi dans le bâtiment. Le marché du logement neuf est en crise et l'activité de l'amélioration-entretien est en baisse. Si aucune mesure n'est prise rapidement, la production du bâtiment pourrait reculer de 4% en volume entre 2022 et 2025, entraînant la destruction de 100 000 postes d'ici 2025. Pour sortir de cette situation, la FFB propose plusieurs mesures à retrouver ci-dessous.
La crise continue de se préparer dans le logement neuf. De fait, en glissement annuel sur trois mois à fin février 2023, les mises en chantier ressortent en territoire légèrement négatif, à -1,1 %, l’individuel, en avance, chutant de 8,6 %, alors que le collectif progresse encore de 4,4 %. Quant aux permis, ils plongent de 26,7 %, mouvement qui résulte des deux segments. D’ailleurs, les perspectives de mises en chantier exprimées par les promoteurs restent mal orientées et leurs ventes chutent, comme celles des constructeurs de maisons individuelles, respectivement de 16,2 % en 2022 et 28,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2023. S’en suivront une accentuation de la chute des permis, puis des mises en chantier courant 2023.
Dans le non résidentiel neuf, en glissement annuel sur trois mois à fin février 2023, les surfaces commencées chutent de 14,5 %, pénalisées par les commerces et les locaux agricoles (-7,5 % chacun), mais surtout par les bâtiments industriels et assimilés (-32,8 %) qui affichaient, il est vrai, un très haut niveau il y a un an. En revanche, sur la même période, les surfaces autorisées accélèrent à +7,9 %, tous les segments contribuant à ce mouvement hormis les commerces (-3,7 %).
Quant à l’activité en amélioration-entretien, elle progresse de 2,1 % à prix constants en 2022, avec toutefois un score un peu décevant de seulement +1,9 % pour la rénovation énergétique. On relève également un ralentissement entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022 à +1,8 % pour l’ensemble et des perspectives à l’horizon du printemps 2023 peu encourageantes, malgré des carnets de commandes en rénovation au bon niveau de 3,6 mois à fin décembre.
Sur l’ensemble de 2022, les créations (nettes) d’emploi, salariés (y compris apprentis) et intérimaires (en équivalent-emplois à temps plein) confondus, s’établissent à 16 100 postes dans le bâtiment. Plus récemment, soit entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022, l’emploi salarié se tasse et l’intérim reste en repli. À l’horizon du printemps, les perspectives d’emploi salarié ressortaient encore bien orientées, tout du moins pour les structures de plus de dix salariés.
Les trésoreries des entreprises de bâtiment retrouvent un niveau proche de leur moyenne de long terme. Quant aux prix bâtiment, en moyenne sur 2022, ils s’affichent finalement en progression un peu plus rapide que les coûts (8,7 % versus 7,5 %). Les résultats 2022 des entreprises devraient donc se maintenir dans le vert. Toutefois, les prix de certains matériaux (tuiles, céramiques et produits verriers ou issus du ciment) accélèrent fortement début 2023, sous l’effet des niveaux élevés des factures d’énergie. Les tensions sur la rentabilité des chantiers se maintiennent donc.
Lire la note de conjoncture de la FFB à fin mars 2023
Découvrir le discours d'Olivier SALLERON et les mesures proposées
Télécharger la présentation de la conférence du 12 avril 2023
Visionner la conférence en replay :