Actualité 08.11.2024
L'ATIBT a tenu son Forum les 3 et 4 octobre derniers à Anvers, en Belgique, et vient de publier le rapport final.
L'ATIBT a, une nouvelle fois, réuni un grand nombre d’entreprises et de partenaires, ainsi que des représentants d’institutions des pays consommateurs et producteurs.
Parmi les résultats soulignés, les discussions ouvertes sur les questions liées à la mise en œuvre du RDUE ont été très constructives, malgré le report de l'application immédiate de cette réglementation.
Le report du RDUE est perçu comme une opportunité pour le secteur du bois de se préparer plus efficacement à la mise en œuvre du règlement, clarifier les zones d'ombre du règlement, mais il faudra maintenir la mobilisation du secteur privé et éviter le relâchement des efforts de préparation. Surtout, il faudra clarifier les points ambigus du règlement, notamment la définition de la dégradation des forêts et les obligations des traders.
L’ATIBT et LCB continueront l’accompagnement des entreprises dans l'utilisation du Système d'Information, en proposant des formations et un support technique.
Du point de vue des pays exportateurs, si le report de l'application du règlement a été généralement bien accueilli, il est apparu clairement que la mise en œuvre effective du RDUE nécessitera une collaboration étroite entre tous les acteurs de la chaîne de valeur, une communication plus transparente de la part de l'UE et une meilleure prise en compte des spécificités locales.
Les organismes de certification, tels que FSC et PEFC, ont un rôle clé pour sensibiliser le public et soutenir les pratiques responsables. Ce délai doit donc être utilisé pour construire un cadre solide et durable pour l’EUDR, contribuant à un avenir pérenne pour la filière bois.
La présence d’autorités du bassin du Congo et de la Secrétaire Générale de la CITES a permis aussi de mener des discussions importantes pour le commerce de certaines essences. Les inscriptions en Annexe 2 de la CITES étant plus nombreuses, il importe de disposer de nouveaux moyens dans les pays producteurs comme dans les pays importateurs pour le commerce de ces essences reste fluide. Un manque généralisé de personnel qualifié et de ressources adéquates a été constaté, affectant l’efficacité de la mise en œuvre de la convention, tant en Afrique centrale qu’en Europe. Les douanes belges ont notamment reconnu que l’équipe ne dispose pas de moyens supplémentaires pour faire face à l’augmentation du nombre d’essences inscrites à la CITES, Cependant, elle souligne la grande motivation de son équipe et l’importance des partenariats pour mener à bien leur mission.
Il est crucial de renforcer les capacités des pays d’Afrique centrale en leur offrant un soutien financier ciblé afin de leur permettre de répondre efficacement aux exigences de la CITES. Des efforts doivent être entrepris pour garantir que ces pays disposent des ressources nécessaires pour se conformer aux règles de la convention. Les entreprises forestières soulignent l'importance d'une communication plus transparente et de directives claires de la part de l'Union européenne concernant les exigences d'importation de bois sous CITES. Une telle communication favoriserait une meilleure conformité tout en réduisant les risques d'erreurs involontaires.
L'inscription à l'Annexe 2 de la CITES peut avoir des retombées positives pour les entreprises forestières, à condition que toutes les parties prenantes respectent rigoureusement les principes de la convention. En revanche, tout écart par rapport à ces principes pourrait nuire aux entreprises, compromettant leur conformité et leur réputation sur le marché international.
La préparation de la prochaine COP CITES, prévue pour décembre 2025, a naturellement figuré à l’ordre du jour, avec une mobilisation des pays d’Afrique centrale pour travailler ensemble dans les processus de concertation, afin de mettre en avant les atouts de la région pour répondre aux exigences de la convention.
Les plans d’aménagement, lorsqu’ils sont bien conçus et mis en œuvre, permettent d’anticiper le renouvellement des contrats de concession pour une deuxième rotation. Le bilan global de la première rotation est positif, bien qu’ils restent des défis à soulever, notamment le besoin de diversifier la récolte des essences. Chercheurs et entreprises confirme qu’une « approche produit » est le mieux indiquée pour résoudre ce défi. La promotion des nouvelles essences est très coûteuse, elle demande : de la recherche pour analyser les caractéristiques techniques du bois pour l’ensemble des espèces regroupées par un nom d’essence ; des tests pour d’éventuels traitements thermiques nécessaires pour améliorer ces caractéristiques ; ainsi que des inventaires pour connaître leurs distributions en forêt. Des formations de personnel sont également importantes pour pouvoir récolter et valoriser par la suite uniquement les espèces ayant de bonnes caractéristiques techniques et une forte présence en forêt.
Pour préparer les plans d’aménagement de la deuxième rotation, il est important de refaire les inventaires d’aménagement, d’utiliser des technologies innovantes, et de prendre en compte les nouveaux enjeux environnementaux et sociaux. L’intégration de la sylviculture, incluant le reboisement, pourra contribuer à augmenter les taux de régénération et de reconstitution de certaines espèces et demandent encore beaucoup de recherche. Un bilan complet de l’aménagement de la première rotation et une collaboration entre l’ensemble des acteurs permettra d’élaborer des textes législatifs spécifiques pour la deuxième rotation.
L'importance des projets carbone forestiers a été soulignée une nouvelle fois, ainsi que la nécessité d'une collaboration entre les différents acteurs pour surmonter les obstacles. Dans un contexte et une période où la gestion durable des forêts tropicales fait face à un changement de paradigme avec un modèle actuel qui repose davantage sur des pratiques passées et qui a atteint certaines limites, la finance innovante et les solutions fondées sur la nature, qu’elles viennent du carbone ou bien de la biodiversité, sont de réels leviers permettant de faire perdurer et évoluer ces modèles à l’avenir. Si les marchés du carbone existent depuis longtemps et sont parfois remis en question, le modèle économique pour la biodiversité reste encore à développer et promet de belles opportunités.
La COMIFAC ayant évoqué le souhait de finaliser une nouvelle convention avec l’ATIBT, entre autres objectifs, cette convention permettra de préparer ensemble la participation du secteur aux COP Climat et COP Biodiversité.
En matière de formation professionnelle, le projet ADEFAC a permis de renforcer les capacités dans plusieurs pays d’Afrique centrale, mais la continuité des efforts dépendra en grande partie de la capacité des acteurs locaux à sécuriser des financements et à structurer des systèmes de formation reconnus. Différentes perspectives et opportunités ont été évoquées. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans le cadre du projet ADEFAC, il reste encore du travail à faire pour pérenniser ces efforts. Il a été évoqué l’importance de trouver des financements pour continuer après la fin de ce projet et éviter que les efforts actuels ne s’effondrent une fois le projet terminé. Le SP a réitéré l’importance de la formation continue pour améliorer les compétences du personnel et la performance des entreprises, et mis l’accent sur la nécessité de continuer à développer et valider des modules de formation pour répondre aux besoins croissants du secteur.