La consultation publique pour développer l'action de l'union européenne contre la déforestation et la dégradation des forêts s’est déroulée du 14 janvier 2019 au 25 février 2019 et a reçu en tout 955 réponses.
Cette initiative répond à la persistance de la question de la déforestation mondiale et à la prise de conscience croissante du lien entre la déforestation et l’expansion agricole, ainsi que des appels répétés du Parlement européen et du Conseil à prendre des mesures. Il reconnaît que l'UE, en tant que principal importateur de produits de base agricoles et forestiers peut apporter des solutions.
Ce questionnaire a donné à toutes les parties prenantes, quel que soit leur niveau d'expertise, la possibilité de partager leurs points de vue sur la question, d'identifier les principaux facteurs de déforestation et de dégradation des forêts et d'indiquer les domaines politiques de l'UE et les interventions potentielles qu'ils considéraient comme les plus prometteuses pour contribuer à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts.
Le rapport de synthèse est consultable ici et présente les résultats de l'enquête par section.
La majorité des répondants sont des citoyens de l'UE (60%) mais d’autres réponses sont parvenues de la part d’organisations non gouvernementales (10%), d’entreprises et organisations (10%), de forestiers (4,4%), d’organisations environnementales (4,1%), d’institutions universitaires / de recherche (3,9%), d’autorités publiques (2,1%), de « non-citoyen » de l’UE (2%), d’agriculteurs de l’UE (1%) et d’autres répondants (0,3%). Les principaux domaines d’activité ou d’intérêt choisis par les répondants sont l’environnement, le changement climatique, la nature, et la foresterie / le bois.
Les pays les plus représentés sont l’Allemagne, la France, la Pologne, la Belgique, et en Italie.
La plupart des personnes interrogées (70%) se sentent bien informées sur le problème de la déforestation et de la dégradation des forêts. Presque unanimement, elles ont estimé que les divers rôles des forêts qui leur ont été énumérés étaient indispensables : rôle des forêts dans les systèmes naturels, l’importance de la protection des forêts pour les générations futures, pour leur valeur intrinsèque et culturelle et pour le bien-être humain, l’absorption du CO2 et la prévention du réchauffement de la planète, les bénéfices environnementaux, sociaux et économiques qu’elles fournissent.
Une grande majorité de répondants (82%) ont indiqué que le problème de la déforestation et de la dégradation des forêts était alarmant, et 16% le considéraient comme grave. Seul 1% du total a déclaré qu'il était modéré, 1% ne savait pas ou n'avait pas d'opinion et 0,6% l'a déclaré négligeable.
Selon eux, les facteurs directs de la déforestation et de la dégradation des forêts sont l'expansion de l'agriculture commerciale à grande échelle (93%), suivie de l'exploitation forestière / extraction de produits forestiers industriels (83%) et de l'exploitation illégale (81%).
En ce qui concerne les facteurs indirects, 92% des répondants ont estimé que la gouvernance des terres et une faible application des lois étaient des facteurs importants. Viennent ensuite la législation sur la protection des forêts et son application (90%), les mauvaises pratiques de gestion des forêts et des terres (85%), des niveaux élevés de consommation de produits forestiers (83%) et la demande croissante pour ces produits en raison de la croissance démographique et de l'amélioration du niveau de vie (83%).
Comment traiter le problème de la déforestation et de la dégradation des forêts
La plupart des répondants pensent que les efforts pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts devraient être intensifiés au niveau international (88%), européen (84%) et national (79%), plutôt qu’aux niveaux régional (62%) et local (62%). A 73%, ils n'ont pas estimé que le cadre actuel de l'UE pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts était adéquat.
61% des parties prenantes ont estimé que la mise en place d'un cadre cohérent pour traiter le problème constituait la meilleure option pour intensifier l'action de l'UE.
13% des répondants souhaitent que l'UE explore de nouvelles initiatives s'appuyant sur les politiques existantes alors que 6 % ont estimé que l'UE devrait mieux appliquer la législation et les politiques existantes.
Lorsqu’on leur a demandé quels produits de base présentant un risque pour les forêts devaient faire l’objet d’une action de l’UE, 80% des répondants ont choisi l’huile de palme, suivie de la viande (54%), du soja (52%), du biodiesel (45%) et du bois (34 %)…
Enfin, les répondants ont pu évaluer l'importance d'une série d'actions possible axées sur l'offre, la demande, le financement et les actions d'investissement, les actions de renforcement de la coopération internationale et les actions de dialogue et d'intégration.
Les cinq principales actions jugées très importantes ou importantes concernent l’appui aux politiques forestières, la gestion durable des forêts, l’amélioration de la protection, la conservation et la restauration des écosystème. Il faudrait inclure les questions de déforestation et de dégradation des forêts dans les accords commerciaux de l'UE avec les pays tropicaux, garantir que les financements de l'UE ou de la Banque européenne d'investissement ne fassent pas, même indirectement, financer des projets contribuant à la déforestation et s'attaquer à la consommation par l'UE de produits présentant un risque pour les forêts.
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