La société CFT a obtenu le certificat de légalité « Legal Source TM » pour ses activités d’exploitation forestière en RDC. C’est une excellente nouvelle pour ce pays où les sociétés sérieuses de la filière forêt-bois cherchent à retrouver une bonne image.
La Compagnie Forestière de Transformation (CFT) a obtenu en mai dernier son certificat de légalité « Legal Source TM » pour ses activités de gestion et d’exploitation forestière sur les concessions dont elle est attributaire, situées près de Kisangani dans la province du Tshopo (District d’Ubundu), et ses activités de transformation.
C’est la
première certification tierce partie de légalité attribuée en RDC, depuis l’arrêt des activités de certification en 2011, alors que le secteur bénéficiait d’un certificat de légalité « Timber legality » attribué par la SGS en 2006 à une première société en RDC. La RDC souffre d’un déficit d’image en termes de gouvernance forestière, en raison de nombreux scandales d’exploitation forestière illégales et d’une situation politique instable. Cela fait 16 ans que la République démocratique du Congo a choisi de geler la nouvelle attribution de concessions forestières. L’enjeu est d’assainir le secteur pour éviter l’anarchie et la corruption. Parallèlement à cela, le pays a ouvert des négociations avec l’Union Européenne depuis 2011 afin de signer un APV FLEGT. Deux grilles de légalité de l’exploitation et un système de vérification de légalité (des éléments clés d’un APV) ont été présentées aux parties au mois de juin 2019. Les négociations officielles étaient au ralenti, mais il y a la tendance de les relancer.
La CFT s’est lancée dans la démarche de certification de légalité depuis plusieurs années,
en se dotant des moyens humains et matériel pour atteindre le niveau de conformité exigé. Elle a fait l’objet d’une assistance par le WWF pour se mettre à niveau, et à finalement choisi le référentiel Legal Source, proposé par NEPCon.
Karim Ammacha, directeur général de la société, explique que le challenge le plus important fut de
faire évoluer les pratiques et habitudes des travailleurs grâce notamment au projet AGEDUFOR. Il ajoute que « financièrement il est très difficile de supporter le cout de tous ce qui est lier au respect des exigences de la certification,
excepté la gestion durable en forêt qui ne coute rien de plus qu’une bonne volonté ».
L’obtention de certification fait partie d’une stratégie développée par l’entreprise sur le moyen et long terme. « Pour l’instant, le certificat nous apporte uniquement une
preuve de la légalité de notre production » précise le Directeur Général, « mais nous cherchons à développer l’industrie et produire des produits finis qui nous permettent une durabilité et une garantie d’une 2ème rotation en utilisant des essences secondaires. Nous avons d’ailleurs commencé avec le Limbali en raboté à petit échelle actuellement ». Il est convaincu que la
certification portera ses fruits sur les produits finis.
Il espère que le certificat de la CFT incitera l’industrie forêt bois Congolaise à prendre des initiatives p
our améliorer l’image de la production forestière en RDC.
Actuellement,
l’ATIBT met en œuvre des activités pour stimuler les démarches de certification en RDC, grâce à la mise en place d’un référent FLEGT-Certification au sein de son association professionnelle partenaire, la Fédération des Industriels du Bois (FIB), et au travers
de ses projets FLEGT-IP (UE) et FLEGT-Certification (PPECF-COMIFAC). L’enjeu est notamment d’identifier des entreprises candidates au soutien de coaching proposé par le PPECF pour obtenir une certification tierce partie. Nul doute que cette première certification obtenue par CFT va stimuler d’autres initiatives.