La filière forêt-bois tient à saluer l’ambition de la future norme environnementale RE 2020, suite aux orientations annoncées par le ministère de la Transition écologique. Elle se félicite de l’engagement affiché par le Gouvernement en faveur de la réduction de l’empreinte climatique du secteur de la construction. Comme le soulignent les ministres, le bois et les matériaux biosourcés ont effectivement un rôle à jouer pour relever ce défi. Cependant, les professionnels de la filière ont pris acte de la décision de retarder l’entrée en vigueur des seuils. Ils assurent qu’ils prêteront une attention rigoureuse à ce que ces échéances ne desservent pas l’ambition de la RE2020. Ils veulent éviter que ce qui est présenté comme des obligations de résultat se traduise in fine par un statu quo contraire aux ambitions exposées par le Gouvernement et attendues par les Français.
Dans la période de consultation qui s’ouvre, la filière bois rappelle qu’elle est à la disposition de tous les acteurs de la construction pour faciliter leur transition et contribuer à la mutation du secteur vers le bâtiment de demain. Elle tient également à réaffirmer sa volonté de participer activement auprès des pouvoirs publics à l’ajustement des derniers points techniques de la réglementation.
D’ores et déjà, après ces premières annonces, la filière bois se félicite de la reconnaissance de la méthodologie de l’analyse de cycle de vie dynamique. C’est une avancée historique. De même, la filière salue l’annonce de l’instauration de seuils d’exigence carbone qui donnent un signal fort tout en préservant des marges de manœuvre pour atteindre ces objectifs. Enfin, la création annoncée d’un Label d’État optionnel de qualité constitue une incitation à l’innovation qu’il conviendra de soutenir et promouvoir.
Un changement majeur : l’analyse de cycle de vie dynamique
La RE 2020 apporte un changement majeur concernant le calcul de l’analyse en cycle de vie (ACV). On parle dorénavant d’une analyse en cycle de vie dynamique. L’impact carbone sera calculé à travers tous les mateÌriaux et eÌquipements utiliseÌs dans un baÌ‚timent, des phases de construction et de démolition, attribuant un poids plus fort au carbone qui est eÌmis aujourd’hui qu’au carbone qui sera eÌmis plus tard. Avec la réglementation thermique de 2012, 60 à 90% de l’empreinte carbone du bâtiment, calculé sur une durée de 50 ans, venait de la phase de construction des matériaux et des équipements. Désormais, la réglementation sera favorable à l’utilisation du bois puisque les seuils fixeÌs permettront de conserver une logique de reÌsultats et non de moyens, laissant aux constructeurs la liberteÌ de choisir les mateÌriaux et les techniques qu’ils souhaitent mettre en place de manieÌ€re optimale.
Le bois et les matériaux biosourcés comme solution
Alors que les maisons aÌ€ ossature bois représentent moins de 10 % du marcheÌ de la maison individuelle neuve en France et que la proportion d’usage de la structure bois est encore plus faible en logement collectif, ces décisions devraient rendre l’usage du bois et des mateÌriaux biosourceÌs quasi systeÌmatique, y compris en structure (gros œuvre) dans les maisons individuelles et le petit collectif d’ici 2030.
Une transition progressive
Une transition progressive est attendue, avec une diminution d’au moins 30% pour les émissions GES de la construction d’ici 2030 par rapport à 2013. Les exigences environnementales augmenteront par palier par rapport à la situation actuelle (-15% de contenu carbone équivalent, exprimé en kgCO2eq/m², en 2024, -25% en 2027 et -30 à -40% en 2030). Cela augmentera le recours aux matériaux aÌ€ faible empreinte carbone et notamment bois et biosourcés. L’enjeu essentiel pour la première phase 2021-2024 sera l’appropriation par l’ensemble de la filieÌ€re de la meÌthode d’analyse en cycle de vie. Une eÌvolution rapide est attendue pour les maisons individuelles, ouÌ€ la construction en ossature bois est deÌjaÌ€ assez courante et compeÌtitive. Pour les logements collectifs, les mateÌriaux biosourceÌs seront vraisemblablement systeÌmatiques en second œuvre et treÌ€s courants dans le gros œuvre, ouÌ€ les techniques plus traditionnelles.
Les projets FDES de LCB et de l’ATIBT en réponse à la RE 2020
Pour se préparer au mieux à la méthode d’analyse cycle de vie, LCB et l’ATIBT travaillent sur deux projets de création de FDES (fiches de déclarations environnementales et sanitaires). Les données des FDES seront utilisées pour calculer l’impact environnemental des nouveaux bâtiments pendant tout leur cycle de vie.
LCB travaille ainsi sur deux FDES bardages en bois résineux. Ces dernières couvriront le périmètre des bois importés avec une FDES pour les bardages avec finition et une seconde pour ceux sans finition.
De leur côté, l’ATIBT et ses partenaires (LCB, Centrum Hout ou d’autres fédérations potentiellement bénéficiaires du projet) souhaitent mettre en œuvre le projet « Dryades ». Ce dernier a pour objectif de valoriser les produits bois tropicaux dans le secteur de la construction en fournissant pour une gamme de produits certifiés dans le bassin du Congo, des Analyses Cycle de Vie (ACV) des pré-produits, des Déclarations Environnementales Produits (DEP ou EPD en anglais) et Fiches de Déclaration Environnementale Produits (FDES).
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