Actualité 28.05.2021
Dans un communiqué de presse publiée le 25 mai, plus de 40 entreprises européennes appellent la Commission européenne à proposer une loi ambitieuse pour lutter contre la déforestation et la conversion des écosystèmes imputables à l'UE.
Les signataires, qui comprennent Lidl, L'Oréal et Ferrero, écrivent :
"Une législation européenne efficace est nécessaire de toute urgence pour s'attaquer à ce problème - en établissant des conditions de concurrence équitables pour que des matières premières et des produits plus durables soient mis sur le marché européen."
Cette déclaration fait écho aux appels du WWF et d'autres ONG en faveur d'une loi européenne de grande portée, qui ont également été soutenus par plus de 1,1 million de citoyens dans le cadre de la campagne #Together4Forests.
En 2017, l'UE a été responsable de 16 % de la déforestation associée au commerce international des produits de base à risque pour les forêts, notamment le soja, l'huile de palme, le bœuf, le cacao et le café. Ce chiffre est le deuxième après celui de la Chine, selon un récent rapport du WWF.
Soulignant l'impact considérable de la déforestation sur la nature, les droits de l'homme et le climat, les entreprises signataires soulignent également les effets collatéraux sur l'économie de l'UE :
"La destruction et la dégradation continues de la nature ont des répercussions négatives sur la production agricole et d'autres activités économiques, ce qui a un impact sur les marchés et le bien-être humain. La concurrence déloyale, basée sur des produits liés à des pratiques de gestion destructrices, nuit aux entreprises qui s'engagent à agir de manière responsable sur le marché européen", peut-on lire dans la déclaration.
Anke Schulmeister-Oldenhove, responsable principale de la politique forestière au bureau des politiques européennes du WWF, commente la déclaration : " Cet appel fort des entreprises souligne qu'une législation ambitieuse est nécessaire pour empêcher la déforestation et la destruction de la nature dans notre alimentation. Elle fixera des règles claires pour que les entreprises s'attaquent à leur empreinte sur l'environnement et les droits de l'homme, mais fournira également les instruments juridiques permettant de tenir pour responsables les entreprises qui ne respectent pas les règles. L'UE aura ainsi l'occasion de faire preuve d'un leadership mondial en matière de protection de la nature et des droits de l'homme, et ce, afin respecter ses engagements au titre de l'accord de Paris."
Avec une proposition législative qui devrait être présentée par la Commission cet été, les entreprises européennes demandent un cadre législatif clair avec des exigences obligatoires de diligence raisonné, de transparence et de traçabilité, qui s'applique également au secteur financier. En outre, elles affirment que la nouvelle loi ne doit pas se limiter à la déforestation, mais aussi à la conversion et à la dégradation des écosystèmes naturels, car limiter le champ d'application de la loi aux forêts naturelles "exacerbera les fortes pressions déjà existantes sur les autres écosystèmes."
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Crédit photo : WWF