Actualité 29.07.2021
Présidée par Madame Anne Hidalgo et dirigée par Nicolas Ferrand, la SOLIDEO est l’établissement public français chargé de la livraison des ouvrages et des opérations d’aménagement nécessaires à l’organisation et au déroulement des Jeux olympiques d'été Paris 2024.
Au mois d’avril dernier, plusieurs organisations de la filière forêt-bois s’étaient rassemblées pour signer un courrier, à l’attention de cet établissement public, l'alertant sur les conséquences de l'exclusion des bois d’origine exotique et boréale des constructions du Village Olympique.
Cette lettre est disponible ici.
Elle est signée par le président de notre association LCB, conjointement avec L’ Association Technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT), l’Union des Industries du Panneau Contreplaqué (UIPC), le Malaysian Timber Council (MTC), la European Sustainable Tropical Timber Coalition (STTC) et l’Union des Métiers du Bois (UMB-FFB). Ce courrier avait été partagé avec de nombreuses institutions comme l’OIBT, la COMIFAC, l’AFD, le PPECF, le FFEM et de nombreux Ministères concernés par cette décision de la SOLIDEO.
Jean-Louis Camici, en tant que président de LCB, a reçu une réponse de Nicolas Ferrand (Directeur Général Exécutif de la SOLIDEO) le 17 juillet dernier.
Le courrier de réponse est disponible ici.
Si la SOLIDEO prend en compte nos « réserves quant à la rédaction du cahier des charges destiné aux opérateurs immobiliers du Village des Athlètes ainsi que (nos) arguments en faveur des bois d’origine exotiques et boréales » elle rétorque que « les projets des ouvrages olympiques sont aujourd’hui à un niveau d’avancement qui ne permet pas de revenir sur les matériaux ».
Or, si comme indiqué dans le courrier de réponse, la SOLIDEO souhaite être l’ambassadrice de la mitigation du changement climatique, de l’adaptation au changement climatique et d’une ville engagée en faveur de la biodiversité, l’utilisation de bois en fonction de sa provenance ne peut être proscrit. En effet, comme le rappelle très justement le Ministère de la Transition Ecologique dans le guide d’achat « zéro déforestation » publié en novembre 2020, « si les bois (NDLR : tropicaux) sont boycottés, les forêts tropicales perdent leur production valorisable en devises et la pression est alors forte pour les défricher à des fins agropastorales ou agro-industrielles (hévéa, cocotier, palmier à huile) » (Guide de conseils et de bonnes pratiques à destination des acteurs de la commande publique - MTE)
Pour satisfaire à un modèle plus soutenable et décarboné, les politiques publiques doivent donc s’engager dès maintenant en faveur de l’utilisation du bois sous toutes ses formes. En effet, la certification et de traçabilité des bois garantissent la préservation des forêts du Monde et leurs biodiversités tout en luttant contre le changement climatique, l’interdiction de l’usage du bois tropical et boréal est donc un non-sens écologique.
Compte tenu de l’urgence climatique, LCB et les signataires du courrier poursuivent leurs actions pour défendre l’usage de produits de construction durable et éthique. Nous avons réitéré notre demande de rencontre auprès des équipes de la SOLIDEO pour trouver une solution de nature à satisfaire l’intégration de cette offre abondante et durable, portée par des entreprises majoritairement françaises, aux constructions des infrastructures des Jeux Olympiques d'été Paris 2024. En ce sens, des entreprises de premier plan participant à la construction du village olympique, ont exprimé leur regret de ne pas pouvoir proposer des produits en bois tropicaux et boréaux répondant à des exigences technique, esthétique et écologique.