Actualité 28.10.2021
LCB et L’ATIBT ont rencontré le 18 octobre dernier le Malaysian Timber Council (MTC), à Paris.
Cette réunion, à laquelle ont également assisté Monsieur l’Ambassadeur de Malaisie en France, Son Excellence Dato’ Modh Zamruni Khalid et Monsieur Hugues Soundat Conseiller de la Chancellerie à l’Ambassade du Gabon en France, avait pour objectif de discuter de la décision de la SOLIDEO et de réfléchir ensemble à la mise en place de synergies pour promouvoir le bois tropical responsable sur les marchés européens.
Cette rencontre est intervenue sur invitation du MTC, alors que la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques) a exclu les bois d’origines exotique et boréale hors UE dans le cahier de prescriptions d’excellence environnementale du village olympique de Paris 2024.
L’ATIBT et LCB mènent ainsi depuis plusieurs mois une discussion avec la Mairie de Paris et la SOLIDEO. Les deux organisations avaient interpellé Anne HIDALGO, Présidente de la SOLIDEO, en lui adressant un courrier, pour lequel elles avaient reçu une réponse en juillet. Puis, la semaine du 4 octobre, l’ATIBT avait accompagné une délégation des autorités forestières de plusieurs pays d’Afrique centrale pour défendre la valeur et la place des bois tropicaux certifiés sur les marchés européens. LCB et L’ATIBT ont également assisté à la journée de conférences organisée le 6 octobre par la Mairie de Paris.
Lors de la rencontre avec le MTC, les discussions ont principalement tourné autour de la question de l’image du bois tropical sur les marchés européens, image souvent erronée qui a conduit à une décision non pertinente de la SOLIDEO. Le bois tropical souffre en effet d’une mauvaise image en Europe car il est associé à la déforestation. L’opinion publique est donc globalement plutôt opposée à son utilisation sur les marchés européens. Or, cette opinion semble ignorer la capacité de la gestion durable des forêts à protéger la ressource forestière : en lui donnant une valeur économique, elle contribue à sa préservation en ne prélevant pas plus que le taux de renouvellement de la ressource. Elle est aussi source de développement économique et social pour les populations. La SOLIDEO semble malheureusement avoir davantage tenu compte de l’opinion publique que de la réalité. Le contexte politique en France a très certainement joué un rôle dans cette décision, à quelques mois des élections présidentielles.
Des entreprises en charge de la construction du village olympique ont elles-mêmes souligné que l’exclusion du bois tropical posait problème d’un point de vue technique : celui-ci est difficilement remplaçable pour certains usages, et certaines pièces devront être changées bien plus souvent que s'il avait été utilisé.
Outre ces aspects techniques, une autre dimension entre en ligne de compte : les pays producteurs sont soumis depuis plusieurs années maintenant à des législations contraignantes, et de nombreux efforts leur ont été demandés pour répondre aux exigences des marchés européens en matière de légalité et de certification ; or, aujourd’hui, on leur ferme ces marchés, d’où un sentiment d’injustice des pays producteurs. Il faut ainsi souligner que la question du bois tropical n’est pas seulement politique, mais aussi diplomatique.
Dans l’éventualité où la SOLIDEO ne reviendrait pas sur sa décision, l’idée a été évoquée avec le MTC de bâtir à l’extérieur du Village Olympique une construction en bois tropical emblématique qui servirait d’outil de communication « grandeur nature ».
Il est fondamental pour l’avenir des forêts et d’un commerce de bois responsable d’unir nos efforts dans la promotion des bois tropicaux issus de forêts gérées durablement. Il faut faire comprendre au secteur la nécessité de la plus grande transparence possible et créer ensemble, avec toutes les parties prenantes, des synergies.