Actualité 10.12.2021
La Fédération Française du Bâtiment (FFB), a tenu le 9 décembre dernier une conférence de presse pour présenter le bilan 2021 et les perspectives 2022 pour le secteur du bâtiment.
En 2021, le volume d’activité dans le bâtiment reste inférieur de 5 % à son niveau de 2019. En détail, compte tenu des délais de production, le logement neuf ressort à - 5,8 %, malgré une petite hausse des ouvertures de chantier (+0,9 %) qui s’affichent à 390 000 unités. Le non résidentiel neuf reste en crise, avec une production à -10,5 %, tous ses segments participant du mouvement, alors que les surfaces commencées restent profondément enlisées (-11,6 %). Quant à l’amélioration-entretien, le marché résiste bien mieux, à -2,6 %, grâce à la rénovation énergétique du logement qui dépasse largement son niveau d’avant-crise, à +5,0 %, dopée par le redéploiement du dispositif MaPrimeRénov’.
Paradoxalement, et malgré l’intensification des difficultés de recrutement, le secteur continue de créer massivement de l’emploi, aux environs de 60 000 postes (salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein) sur l’ensemble de l’année 2021, soit +4,8 %. Des carnets de commandes très bien garnis, une perte de productivité liée à la crise sanitaire et aux difficultés d’approvisionnement en matériaux, mais aussi le remplacement de travailleurs étrangers rentrés dans leur pays d’origine lors de la phase aigüe de la pandémie expliquent une bonne part du hiatus activité-emploi.
Reste que cela contribue à la dégradation de la situation financière des entreprises, tout comme l’envolée des coûts des matériaux, équipements et de l’énergie qui n’a pu être répercutée intégralement dans les prix bâtiment. Les marges opérationnelles n’ont donc pas retrouvé leur niveau de 2019 et se dégradent même à nouveau.
En 2022, l’activité bâtiment connaitra une hausse de 4,3 %, hors effet prix, permettant au secteur de quasiment renouer avec le niveau d’activité d’avant-crise (-0,9 %).
Le logement neuf s’affichera à +7,3 %, grâce à la dynamique de l’individuel dont les permis et les ventes (en diffus) ont progressé d’environ 15 % entre 2019 et 2021. Au global, 398 000 logements seront commencés en 2022, soit une hausse de 2,1 %.
En revanche, on anticipe une baisse des autorisations (-7,8 %) qui pèsera sur l’activité de 2023, en lien avec le surcoût de la RE2020, la transformation en règlementation des recommandations du Haut Conseil de stabilité financière et la mise en œuvre progressive du « zéro artificialisation nette ». Malgré une hausse de 4,7 %, le non résidentiel neuf restera 6,3 % en-deçà de son niveau de 2019.
Enfin, l’amélioration-entretien, grâce à une progression de 2,7 % en 2022, retrouvera son niveau d’avant-crise, toujours portée par la rénovation énergétique mais également par l’impact en termes de travaux des volumes historiquement hauts de transactions de logements anciens observés depuis trois ans.
Le bâtiment continuera donc de créer de l’emploi, à hauteur de 25 000 postes supplémentaires en 2022, sous réserve que les difficultés de recrutement s’atténuent.
Télécharger le discours d'Olivier Salleron