Actualité 17.12.2021
Sur les marchés à terme de Chicago, les 1.000 pieds-planche, l'équivalent d'environ 2,36 m3, sont repassés au-dessus des 1.000 dollars US pour atteindre 1.115 dollars ce 16 décembre (source investing.com). Une augmentation de 60% en 30 jours.
La cause ? Des inondations catastrophiques au sud de la Colombie Britannique (province la plus occidentale du Canada) à la mi-novembre, qui ont entravé les transports et conduit à une réduction sévère des chaînes de transformation. En conséquence, les grossistes et détaillants se sont rabattus sur des stocks sûrs. La situation a ensuite empiré quand le ministère américain du commerce a annoncé vouloir doubler les taxes douanières appliquées aux sciages canadiens en 2022.
Les droits compensatoires perçus par les États-Unis sur le bois d’œuvre canadien devraient doubler dans les prochains jours, passant d’une moyenne de 8,99 % à 17,9 %.
Les cours de bois de construction aux Etats-Unis avaient atteint un pic à près de 1.700 dollars en mai avant de redescendre à l’été 2021 à 500 dollars suite à un léger ralentissement de la demande mais surtout à une nette progression de l’offre.
L’annonce de l’augmentation des taxes sur le bois d’œuvre canadien et les désastres climatiques survenus en Colombie-Britannique (plus important producteur au Canada) arrivent alors que la demande de bois reste encore soutenue aux USA.
Un marché déjà fragilisé par la crise sanitaire mondiale
La pandémie mondiale de COVID-19 s’est caractérisée par une forte demande exercée sur les matériaux de construction (dont le bois) et des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement qui ont eu pour conséquence l’augmentation des prix des matières premières.
La gestion de la crise sanitaire aux USA par les banques centrales et le gouvernement a aussi renforcé la tendance haussière des matières premières en puisant dans la boîte à outils monétaire et fiscale. La baisse des taux d'intérêt à court terme et les mesures de relance devaient apporter la stabilité nécessaire pour permettre à l'économie de surmonter la crise sanitaire. Cependant, cela a eu pour effet de renforcer la demande sur les produits de construction et d’accentuer la pression sur les chaînes d’approvisionnement entrainant une grande volatilité des matières premières.
Même si la Réserve fédérale américaine a commencé à s'attaquer aux pressions inflationnistes croissantes, le marché a été largement impacté ce qui a entrainé une grande volatilité des prix. Nous devons donc nous attendre à des creux et des sommets plus élevés sur le marché des matières premières au cours des prochaines années.