Actualité 11.05.2022
La filière forêt bois a publié la synthèse des données 2020 de la Veille économique mutulalisée (VEM) incluant le tableau "emploi ressource". Le chapitre 5 aborde notamment le marché de destination finale et la part des importations. LCB partage avec vous cette synthèse.
En 2020, la production en valeur de l’ensemble de la filière bois a chuté, en raison de la crise Covid-19 et s’établit désormais à près de 66 Md€ (contre 70 Md€ en 2019). Sur le volet international, les échanges extérieurs ont aussi fortement reculé. Dans le détail, les exportations ont baissé plus rapidement que les importations. Ainsi, le solde commercial de la filière bois s’est de nouveau dégradé en 2020. Toutefois, en comparaison, la filière a été plus résiliente que l’économie française dans son ensemble. En effet, la production de la filière bois a enregistré une moindre baisse par rapport à l’économie française dans son ensemble et le solde commercial s’est relativement moins dégradé dans la filière bois.
Concernant l’amont de la filière, la récolte de grumes et billons destinés au sciage, placage ou déroulage a baissé en 2020 (comme déjà en 2019). L’impact est toutefois nuancé sur la production de sciages : les sciages de hêtre se sont effondrés en 2020 tandis que les sciages de chêne, de douglas et de sapin-épicéa ont nettement augmenté par rapport à 2019. Par ailleurs, les exportations de sciages (toutes essences confondues) ont reculé plus rapidement que les importations, suggérant une réorientation des sciages vers le marché domestique.
Pour ce qui est de la seconde transformation et l’aval de la filière, la production de placage/panneaux a fortement décru en 2020, de même que les menuiseries ou encore les meubles à base de bois. A contrario, la fabrication de produits d’aménagement intérieurs a enregistré une dynamique positive tandis que la fabrication de charpentes s’est stabilisée. En particulier, la production de combustible à base de bois a fortement progressé en 2020, avec une réorientation très nette vers la demande intérieure, au détriment des exportations. Enfin, la production des branches de mise en oeuvre a subi les effets des mesures confinement et enregistre donc une croissance globalement négative en 2020.
Enfin, la valeur ajoutée de la filière bois, après une hausse de 2016 à 2018, s’est stabilisée en 2019 avant de chuter en 2020 en raison de la Covid-19. Sur l’ensemble de la période, la valeur ajoutée de la filière bois a augmenté de 2 points. En comparaison, la valeur ajoutée de l’économie française s’est aussi nettement dégradée en 2020 (plus que la filière bois). Au total, la relative résilience de la filière bois face à la crise Covid-19 a permis une évolution similaire de la création de richesse par rapport à l’économie française sur les cinq dernières années.
Emploi direct par marché de destination finale
En 2020, les emplois directs de la filière bois représentent près de 394 000 emplois, en équivalent temps plein (ETP). La répartition des emplois directs en équivalent temps plein par marchés de destination est proche de celle de la valeur ajoutée.
Les activités de production forestière, de transformation et de mise en oeuvre de produits bois de la filière forêt-bois alimentent cinq marchés de destinations finales. Ceux-ci représentent 332 000 emplois directs (ETP), soit 84 % des emplois directs de la filière. Les ETP représentés ici excluent les emplois liés aux services (transports, conseils, …) et aux commerces qui sont associés à ces activités et marchés finaux. Les activités transversales à la filière comme le commerce de gros et de détails ainsi que les services représentent 61 700 emplois directs (ETP), soit 16 % de l’ensemble des emplois de la filière.
Ainsi, la filière forêt-bois valorise un même matériau bois en satisfaisant simultanément plusieurs marchés indépendants. Dans son ensemble, cette multitude de débouchés permet à la filière d’avoir une forte résilience face aux évolutions conjoncturelles de tel ou tel marché. Par ailleurs, en complément de ceux existants, émergent de nouveaux marchés comme la chimie verte qui sont de réels relais de croissance.
Sur ces 394 000 ETP directs en 2020 :
• Le marché de la construction, qui inclut tout le bois dans la construction, la rénovation, l’agencement des lieux de ventes et le génie civil, en représente la moitié (52 %) ;
• Le marché des produits de consommation courante, qui rassemblent les articles en papier ou en carton, les objets en bois, les produits manufacturés (instruments de musique, cercueils, jeux et jouets, cintres, …) en concentre 19 % ;
• Le marché de l’emballage bois et carton avec la tonnellerie en rassemble 11 % ;
• Le marché de l’énergie industrielle, collective ou individuelle, où n’est comptée que la partie commercialisée, crée 10 % de ces emplois ;
• Le marché du meuble à base de bois en représente 7 %.
Valeur ajoutée et emploi direct par activité
En 2020, près de la moitié de la valeur ajoutée et de l’emploi (en équivalent temps plein ETP), est créée par les activités de « production et transformation de produits bois » et près de 40 % sont créés par les activités de « mise en oeuvre de produits bois ». Moins d’un cinquième revient aux commerces et services. La répartition de la valeur ajoutée part activité est en ligne avec la répartition des emplois.
Le poids de la production et de la transformation du bois est comparable aux parts de la mise en oeuvre et des services, ce qui suggère un certain équilibre dans la création de valeur entre les différentes activités de la filière. En particulier, la part importante des activités de mise en oeuvre de produits bois, qui sont non délocalisables, apporte un débouché de proximité aux activités de production.
De plus, la grande pluralité des emplois présents dans la filière, de l’industrie lourde à l’artisanat, du sylviculteur à l’agent immobilier ou à l’enseignant chercheur met en exergue la représentativité de la filière bois dans les chaînes de valeur de l’économie française.
Destinations de l’activité « Production et transformation de produits bois »
La production et les importations des branches de l’activité « production et transformation de produits bois » sont soit destinées à d'autres activités de transformation en France (consommation intermédiaire), soit destinées à la consommation finale en France, soit exportées.
En 2020, l’essentiel de la production et des importations des branches de l’activité « production et transformation de produits bois » reste destiné au marché national tant pour la transformation (consommation intermédiaire) que pour la consommation finale.
Ainsi, la filière forêt-bois satisfait le marché intérieur en priorité et notamment la consommation finale française où 63 % de la valeur consommée provient de la production française, en augmentation par rapport à 2019 (61 %).
Les importations représentent 41 % de la consommation intermédiaire, stable par rapport à 2019, ce qui souligne la marge de progrès pour reconquérir ce marché des produits semi-finis.