La FFB dévoile sa note de conjoncture à début septembre 2022

La Commission européenne, la Banque centrale européenne, l’Insee et tous les grands instituts anticipent un risque de récession pour l’Union européenne, comme pour la France à l’horizon 2023. De plus, la question de l’inflation, donc des taux d’intérêt, reste d’actualité dans un contexte de guerre énergétique dont personne ne maitrise réellement ni le terme, ni l’issue. Tout cela appelle à une grande prudence sur les scénarios bâtiment.

Trois observations générales méritent toutefois d’être soulignées : malgré la crise des matériaux et de l’énergie, le secteur résiste toujours ; les carnets de commandes restent garnis et l’année 2022 semble globalement faite ; enfin, les besoins à moyen/long termes s’avèrent globalement porteurs pour le bâtiment. 

Conjoncture à début septembre 2022

La fragilisation du logement neuf se poursuit. En glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2022, les mises en chantier se replient de 3,2 %, la dynamique de l’individuel (+6,6 %) ne compensant pas la déprime du collectif (-10,9 %). Les autorisations enregistrent, certes, une vive progression de 13,9 %, mais se tassent sur la période mai-juillet 2022, à +5,8 %. De fait, le traitement des dépôts massifs de demandes de permis en décembre 2021, par anticipation de la RE2020, arrive progressivement à son terme ; il a même totalement disparu dans l’individuel, qui plonge de 15,5 %.D’ailleurs, en glissement annuel sur le premier semestre 2022, les ventes de logements neufs s’effondrent, tant chez les promoteurs (-14,6 %) que chez les constructeurs de maisons individuelles (-26,7 %). Cela augure une chute des permis, puis des ouvertures de chantier courant 2023.

En revanche, le non résidentiel neuf se redresse, après deux années de marasme. En glissement annuel sur janvier-juillet 2022, les surfaces commencées progressent nettement, à +17,8 %, portées principalement par les bâtiments industriels et assimilés (+47,7 %) ainsi que les commerces (+26,3 %), bien qu’elles ralentissent à +7,8 % sur les trois derniers mois. Sur cette dernière période, la tendance s’inverse même, à -5,4 %, si l’on défalque les nombreuses déclarations reçues tardivement.

Quant aux surfaces autorisées, elles s’accroissent de 6,7 % en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2022, tous les segments ressortant en hausse hors les locaux agricoles. L’ensemble se stabilise toutefois sur trois mois (+0,5 %).
L’activité en amélioration-entretien ralentit un peu, à +1,7 % en glissement annuel sur le deuxième trimestre 2022 hors effet prix. En revanche, la rénovation énergétique accélère légèrement, à +1,9 %. Reste que les perspectives pour le troisième trimestre 2022 se dégradaient, malgré des carnets de commandes stables à 3,8 mois à fin juin.

Au global, le bâtiment progresse de 3,9 % au premier semestre 2022 par rapport au premier semestre 2021. Sur l’ensemble de l’année, la hausse s’établirait à +3,8 %. Cette petite correction par rapport à la prévision FFB de décembre 2021 (+4,3 %) s’explique avant tout par une activité plus faible qu’espérée en amélioration-entretien.
Du côté de l’emploi, 20 000 postes ont été créés entre les premiers semestres 2021 et 2022, solde d’une hausse de 21 900 salariés et d’un recul de 1 900 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein. À l’horizon de l’automne, les perspectives d’emploi salarié se tassent, tout en restant bien orientées.

Enfin, la situation financière des entreprises se détériore au deuxième trimestre 2022. Les trésoreries se dégradent nettement chez les artisans, alors qu’elles s’érodent chez les plus de dix salariés. Or, l’explosion des prix de l’énergie depuis août réalimente la crise des matériaux et conduit même à l’arrêt de certaines lignes de production pour les produits aluminium, zinc, acier, le verre, les tuiles, etc.

Télécharger la note de conjoncture FFB à début septembre 2022

Télécharger le PPT de la Conférence de presse du 13 septembre 2022