Le 3 mars 2013 entre en vigueur le règlement bois de l’Union Européenne ; il précise les obligations des opérateurs qui mettent des produits bois sur le marché (voir dossier spécial en rubrique Marchés).
Il y a plusieurs façons d’analyser ce nouveau cadre réglementaire : Certains y voient l’illustration de la volonté de l’Europe de se saisir de la question – à défaut de la régler défi nitivement – de l’exploitation illégale du bois, notamment dans les zones tropicales pour promouvoir des pratiques de gestion durable des forêts.
D’autres vont plutôt souligner la singularité d’une démarche de la Commission européenne d’encadrer le commerce d’une matière première, le bois. Est-ce une première étape vers une extension de ces mécanismes d’analyse de risques à l’ensemble des matériaux ? Ce ne serait pas scandaleux d’imposer de telles obligations de traçabilité
à d’autres produits environnementalement très sensibles : on pense notamment à tous les produits issus du pétrole par exemple. D’autres encore voient dans ce nouveau cadre règlementaire la marque d’un transfert de responsabilité de la puissance publique vers le secteur privé pour défi nir ce qui est légal ou non. Sachant que in fine, ce seront toujours les preuves données par un Etat souverain qui feront foi.
D’autres enfin verront dans ce texte une formidable occasion donnée aux acteurs du commerce de remettre à plat leur façon d’exercer leur métier. Dans une société où émerge un peu plus chaque jour la notion de Responsabilité sociale et environnementale des entreprises, le RBUE va sacrément booster les engagements responsables
des entreprises.
Quel que soit l’angle d’analyse que vous prenez, il y a au moins deux certitudes : le RBUE a défi nitivement consacré le bois comme écomatériau et il devrait surtout mettre tous les opérateurs commerciaux européens sur un pied d’égalité. Ce n’est pas non plus un moindre bénéfice quand on pense aussi aux difficultés du commerce des bois tropicaux.
Eric Boilley