Actualité 13.12.2022
Le mardi 13 décembre 2022 Olivier SALLERON, Président de la FFB, a tenu une conférence de presse sur la conjoncture du secteur du bâtiment. Vous retrouverez ci-après le résumé de son intervention ainsi qu'en téléchargement le power-point de présentation, la note de bilan 2022 et prévisions 2023 ainsi que l’intégralité de son discours compris pistes de la réforme de l’assurance chômage et projet de loi « Asile et Immigration ».
2023, coup de froid sur le neuf
Malgré le déclenchement de la guerre en Ukraine, 2022 ressort comme une bonne année pour le bâtiment, dont l’activité croît de 3,7 % en volume. Les trois grands marchés contribuent à ce mouvement : le logement neuf s’affiche à +5,1 % grâce à une bonne dynamique des mises en chantier sur 2021 et 2022 (environ 400 000 par an) ; l’activité en non résidentiel neuf progresse de 6,6 %, portée par les bâtiments industriels et assimilés, ainsi que les commerces ; enfin, l’amélioration-entretien se lit à +2,1 % et renoue quasiment avec son volume d’activité de 2019. En termes d’emploi, 2022 se solde sur la création nette de 15 000 postes –salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP)– dans le secteur, malgré une intensification des difficultés de recrutement.
En 2023, l’activité bâtiment s’afficherait encore en croissance, bien que très modeste à +0,7 %, notamment grâce à des carnets de commandes à bon niveau fin 2022. Toutefois, le logement neuf entrerait en crise, à - 2,6 % compte tenu d’une forte baisse de près de 10 % des mises en chantier, qui tomberaient à 360 000 unités, suite à la chute des permis (-21,3 %) et à l’effondrement des ventes de 2022. Le non résidentiel neuf ralentirait fortement, à +1,7 %, eu égard à la détérioration du contexte économique et financier qui pèserait sur les surfaces autorisées (-0,8 %). Quant à l’activité en amélioration-entretien, elle resterait bien orientée, à +2,0 %, tirée par une accélération –toutefois contenue– de la rénovation énergétique. L’emploi dans le bâtiment se stabiliserait en 2023, avec des créations nettes au cours du premier semestre, puis l’amorce d’un décrochage sur la deuxième partie de 2023.
La situation financière des entreprises resterait un sujet d’inquiétude, avec des trésoreries qui continueraient de se fragiliser et, par voie de conséquence, des défaillances plus nombreuses. De fait, le tassement des prix des matériaux observé depuis l’été 2022 se trouverait balayé par les effets de la crise de l’énergie début 2023. En outre, les salaires accélèreraient dans un environnement toujours clairement inflationniste, d’autant plus que le bâtiment doit déjà faire face à d’importants problèmes de recrutement.
La grande question pour 2023 réside ainsi dans le fait de savoir jusqu’où les entreprises pourront répercuter ces hausses de coûts dans leurs prix, alors que les donneurs d’ordres subiront une diminution de leur revenu réel.
Télécharger le power-point de présentation