LCB a participé à la Conférence STTC 2019 (Coalition européenne pour les bois tropicaux issus de forêts gérées durablement) à Berlin le 20 novembre dernier. Cette dernière a attiré un public de plus de 110 personnes venant de toute l'Europe et d'ailleurs, notamment des fournisseurs de bois, des importateurs, des fédérations professionnelles, des agences gouvernementales et des ONG. Elle a été accueillie conjointement par la fédération allemande du commerce du bois « GD Holz », le fondateur de STTC « IDH » initiative pour le commerce durable et la ville de Berlin, un membre du STTC.
Si nombre de pensées convergent pour dire que la certification par tierce partie est le meilleur moyen d'assurer une gestion durable des forêts, le consensus de la conférence STTC a été de dire qu'il y a également la place pour la coordination, la collaboration et l'échange avec d'autres programmes et initiatives de vérification de la légalité et de la gestion durable des forêts. Il a finalement été convenu que ces deux approches convergeaient dans la même direction - le maintien de la forêt et de ses avantages écologiques, sociaux et économiques et un commerce international durable du bois.
L'événement a comporté une série de présentations, fournissant au public présent une mise à jour sur le marché européen des bois tropicaux gérés durablement, la promotion des bois tropicaux et diverses approches de vérification de la légalité et de la gestion durable ainsi que les leçons qu'ils pourraient tirer les uns des autres.
Elles ont servi de toile de fond à des tables rondes animées et stimulantes pour les participants. Il y avait également un programme continu de séances de conversation. Les orateurs y ont présenté des sujets spécifiques, de l'impact de la certification sur les paysages en Indonésie et au Pérou, aux outils de suivi du bois, l'impact du FLEGT dans les pays producteurs et les tendances du marché du point de vue du concessionnaire et du négociant. Les participants à la conférence ont ensuite eu l'occasion d'approfondir le sujet, de poser des questions et de partager leur expérience et leur savoir-faire.
Le nouveau rapport de l'IDH et du STTC a été présenté officiellement, «
Unlocking Sustainable Tropical Timber Market Growth Through Data », mené conjointement par les conseillers et analystes en gestion durable des forêts et du bois Probos et le Global Timber Forum. L'idée maîtresse porte sur le fait que des données commerciales précises et actuelles sont essentielles pour informer les stratégies de développement du marché européen des bois tropicaux et assurer leur efficacité. En utilisant la « méthode d'exposition à la certification », le rapport indique qu'il existe encore de grandes différences, dans la part de marché des bois tropicaux gérés durablement, entre les sept principaux pays consommateurs de bois tropicaux en Europe ; de 67,5% aux Pays-Bas, à 5% en Espagne en passant par 12,5 % en France. Cela donne une moyenne de 28,5 %, qui passe à environ 40 % si l'on tient compte du bois indonésien sous licence FLEGT. Elle calcule également le fait que si ces pays s'approvisionnaient en bois tropicaux primaires gérés durablement à 100 %, cela pourrait avoir un « impact positif sur environ 16 millions d'hectares de forêts tropicales semi et naturelles ».
Parmi les intervenants qui ont abordé le thème « Naviguer sur le chemin du RBUE à la gestion durable », Nienke Sleurink, responsable du programme IDH, s'est penchée sur le développement de la méthodologie des zones d'approvisionnement vérifiées au Mato Grosso au Brésil. Cela couvrait toute la gamme des produits forestiers. Des études pilotes ont été menées pour la viande bovine et sont en cours d'examen pour le bois d'œuvre. Mme Sleurink a également abordé l'analyse comparative de la légalité et de la gestion durable du projet brésilien Sisflora avec les exigences du règlement européen sur le bois (EUTR), FSC et PEFC.
Jesse Kuijper de la « Borneo Initiative » a décrit comment son approche multipartite a permis à ce jour d'obtenir la certification FSC pour 3 millions d'hectares de forêts indonésiennes et 2 millions d'hectares pour le bois contrôlé FSC. L'objectif, a-t-il dit, est maintenant d’attendre 8 millions d'hectares de forêts certifiées et de bois contrôlés FSC d'ici 2030.
David Hopkins, directeur général de l'association du commerce du bois du Royaume Uni (UK TTF), a abordé le sujet du FLEGT et de la certification : atteindre un bénéfice mutuel. Il a déclaré qu'avec seulement 6,5% de la forêt tropicale actuellement en cours de certification, des stratégies et des initiatives complémentaires étaient nécessaires pour accélérer les progrès vers une gestion légale et durable des forêts. Le FLEGT, a-t-il affirmé, pourrait figurer parmi eux, avec son système d'accord de partenariat volontaire pour les fournisseurs satisfaisant à bon nombre des critères de certification.
« La clé est d'amener les gens à monter à bord de l'autobus vers le développement durable », a-t-il dit. « Ensuite, on pourra améliorer le bus au fur et à mesure. »
Wilhelm Unnerstall, au nom de la ville de Berlin, a examiné comment elle avait développé et utilisé sa politique d'approvisionnement, en étroite collaboration avec le secteur privé, pour accroître l'utilisation du bois (tropical et autres essences) issu de forêts gérées durablement.
Le météorologue Reinier van den Berg du Meteo Group a souligné l'urgence d'accroître l'adoption de la gestion durable des forêts et de maintenir les forêts tropicales et leur rôle vital dans l'atténuation du changement climatique. On peut revenir en arrière, a-t-il dit, mais pour ce qui est d'atteindre les objectifs internationaux en matière de limitation du réchauffement climatique, il est déjà minuit cinq.
En conclusion, Mme Sleurink a déclaré que le secteur des bois tropicaux avait le potentiel nécessaire pour relever les défis de la durabilité. « Mais nous ne rendons la tâche plus complexe qu'en envoyant des messages divisés », a-t-elle dit. « Facilitons-nous la vie en collaborant. »
Photo d'illustration : Mariska Massop
Télécharger ci-dessous le rapport de l'IDH et du STTC : « Unlocking Sustainable Tropical Timber Market Growth Through Data »