La FFB dresse un bilan de l’activité du secteur du bâtiment en 2020, grandement impacté par les mesures du premier confinement et fait ses projections pour l'année 2021.
15% : c’est la baisse de l’activité constatée cette année dans le secteur du bâtiment, une chute que FFB défini comme « historique ». Ce chiffre est néanmoins moins mauvais que celui prévu après le premier confinement : les deux tiers de ce recul correspondent à une véritable évaporation liée au premier confinement, compensée en large partie par les mesures de soutien immédiat mises en place par le gouvernement, notamment l’élargissement de l’activité partielle, l’aide du Fonds de solidarité et le Prêt garanti par l’État (PGE). Cela se ressent en niveau de l'emploi puisque seul l’intérim a été impacté, avec 10.000 postes de moins, soit une baisse de 0,8%.
Quant à l’activité, on relève une dégringolade en construction neuve, d’un peu plus de 22 % dans le logement et de près de 23 % dans le non résidentiel. À la suite de l’arrêt des chantiers, la reprise progressive a entrainé un ralentissement dans la délivrance des permis de construire et de la commande publique. De ce fait, côté logement, on constate un repli de 8 % dans les mises en chantier et une baisse de 15% pour les autorisations. Côté non résidentiel, ces deux indicateurs s’effondrent respectivement de près de 15 % et 18 %. La tenue un peu moins mauvaise de l’amélioration-entretien permet de limiter la casse, avec un repli de près de 9 % hors effet prix alors que le segment comptait pour un peu plus de la moitié de la production du secteur en 2019.
Un rebond attendu en 2021, qui devrait toutefois rester insuffisant
La FFB prévoit une hausse globale d’activité d’un peu plus de 11 % en volume pour 2021. Des prévisions à prendre avec précautions, puisque selon la fédération, il s’agit d’un « simple rebond » qui ne permet pas de « compenser « l’effondrement de 2020 ». Ainsi, rapporté à l’activité de 2019, la prévision 2021 ressort en recul de 5,6 %, hors effet prix.
La principale raison du choc tient toujours au neuf, dont la production s’afficherait en hausse de près de 15 % en logement et de 12 % en non résidentiel sur un an… donc en repli d’environ 11 % en logement et 14 % en non résidentiel par rapport à la situation d’avant crise.
Comme le craignait la FFB, l’absence de prise en compte du segment du neuf dans le plan de gouvernement « France relance » va se traduire en « crise historique du marché ». Les mises en chantier s’afficheraient en baisses respectives de 12,6 % en logement et de 6,0 % en non résidentiel, pour tendre vers 328 000 unités et 22,2 millions de m² sortis de terre.
Quant aux permis, ils fléchiraient encore d’environ 9 % en logement et 3 % dans le non résidentiel, préparant une poursuite du recul en 2022. Les entreprises ne bénéficieront plus du dispositif d’activité partielle, ce qui devrait accentuer le repli de l’emploi l’an prochain, : la FFB prévoit 50.000 postes en moins, soit une chute de 4,1%.
Les mesures proposées par la FFB pour 2021
Pour éviter le pire, la FFB propose trois mesures pour relancer l’activité dans le logement :
- Un crédit d’impôt sur les mensualités de remboursement de l’emprunt des primo-accédants de logements neufs qui s’élèverait à 40% sur les annuités d’emprunt pendant cinq ans
- Un accompagnement du coût de la RE2020 avec un complément au crédit d’impôt précédent, avec une aide de 10%, s’établissant alors à 50% des annuités de remboursement prises en compte sur cinq ans.
- La majoration du dispositif Pinel pour les logements labellisés RE2020, avec un taux de réduction d’impôts relevé. Pour une durée moyenne d’investissement de 9 ans, cette réduction passerait de 18 % à 27 %. En première estimation, le surcoût budgétaire s’établirait, pour une génération, à près de 272 ME en 2021.