Actualité 19.12.2024
Le secteur du bâtiment continue de faire face à des difficultés importantes, comme en témoigne le bilan de l’année 2024 présenté par la Fédération Française du Bâtiment (FFB). La conférence de presse du 17 décembre 2024 a également permis d’exposer les perspectives pour 2025, marquées par des baisses attendues d’activité et d’emploi dans un contexte économique et politique incertain.
L’année 2024 se solde par un recul global de 6,6 % de l’activité bâtiment en volume. Ce chiffre cache des disparités importantes entre les différents segments du secteur :
Malgré cette baisse d’activité, les pertes d’emplois ont été limitées à 30 000 postes en 2024. Cependant, cette résilience s’est faite au détriment de la productivité, fragilisant les entreprises, dont les défaillances ont augmenté de 25 % sur l’année.
En 2024, l’activité globale du bâtiment a reculé de 6,6 % en volume, principalement en raison de la forte contraction du logement neuf (-21,9 %). Les mises en chantier ont atteint un niveau historiquement bas de 253 000 unités, comparable à celui de 1954. Le non résidentiel neuf a également enregistré une baisse de 7,4 %, avec des secteurs comme les bureaux et les hébergements hôteliers particulièrement touchés. En revanche, l’activité d’amélioration-entretien a progressé de 1,2 %, bien que de manière moins dynamique qu’en 2023.
Sur le plan de l’emploi, environ 30 000 postes ont été supprimés en 2024, représentant une baisse de 2,2 %. Malgré cette diminution, les entreprises du secteur ont connu une hausse des défaillances de 25 %, témoignant d’un contexte économique difficile.
Les projections pour 2025 indiquent une nouvelle contraction de 5,6 % de l’activité bâtiment, en raison des reculs attendus dans le logement neuf (-14,2 %) et le non résidentiel neuf (-15,0 %). Les mises en chantier de logements devraient baisser à 239 000 unités, tandis que les surfaces de bureaux et de commerces commencées devraient également diminuer. L’activité d’amélioration-entretien, quant à elle, devrait croître légèrement de 0,9 %, grâce à une stabilisation des mesures de soutien à la rénovation.
Côté emploi, environ 100 000 postes pourraient disparaître en 2025, selon les estimations de la FFB. Cette situation reflète une inadéquation entre la masse salariale et le niveau d’activité, accentuée par les incertitudes économiques et politiques.
L’absence d’une loi de finances pour 2025 constitue un facteur d’incertitude important pour le secteur. Certaines mesures phares, telles que le Prêt à Taux Zéro (PTZ) pour les primo-accédants ou le dispositif Pinel pour l’investissement locatif, n’ont pas été reconduites, ce qui freine les investissements dans le logement neuf. Le manque de visibilité budgétaire pénalise également le non résidentiel neuf, en particulier les investissements des collectivités locales et des entreprises.
Face à ces défis, la FFB propose plusieurs mesures pour soutenir l’activité et l’emploi :
L’application de ces mesures permettrait de stimuler la production de logements, à renforcer la compétitivité des entreprises et à soutenir les rénovations énergétiques.
Avec deux années consécutives de baisse d’activité prévues, le secteur du bâtiment traverse une période de défis importants. Les perspectives pour 2025 mettent en évidence l’importance d’une intervention politique et économique rapide pour limiter l’impact sur l’emploi et la production. La mise en œuvre de mesures structurantes pourrait contribuer à stabiliser un secteur essentiel pour l’économie française.
Télécharger le discours d'Olivier Salleron